Destockage alimentaire : Ce que vous ne savez (peut-être) pas !
Le déstockage alimentaire est une pratique de plus en plus pertinente qui vise à écouler les stocks invendus ou excédentaires de produits pour éviter le gaspillage, en les revendant à prix réduit. Cette démarche engagée favorise la durabilité des produits tout en réduisant les déchets. Cependant, une certaine réticence persiste chez les consommateurs, souvent due à l'aspect des produits ou à leur date de consommation. Pourtant, derrière ces "défauts" apparents se cachent des opportunités pour le portefeuille et pour la planète.
Des produits parfaitement consommables malgré les apparences
Le principe fondamental du déstockage alimentaire est de donner une seconde vie à des produits qui ne sont plus commercialisés par les circuits de distribution classiques, souvent pour des raisons autres que leur qualité intrinsèque :
1. Dates de consommation proches ou dépassées
Les produits déstockés sont fréquemment ceux qui approchent de leur date de péremption. Il est crucial de distinguer deux types de dates :
◦ La Date Limite de Consommation (DLC) indique la date jusqu'à laquelle le produit peut être consommé impérativement. Les producteurs préfèrent souvent écouler rapidement ces produits à moindre coût avant que la DLC ne soit dépassée
◦ La Date de Durabilité Minimale (DDM), qui a remplacé la DLUO (Date Limite d'Utilisation Optimale), a une valeur uniquement indicative. Un produit dont la DDM est dépassée reste parfaitement consommable et sans danger pour la santé. Il peut simplement perdre progressivement ses qualités gustatives ou nutritives, comme c'est le cas pour les produits secs, stérilisés ou déshydratés. Certains produits, comme les sodas, peuvent même être consommés 6 à 9 mois après la date imprimée si correctement stockés.
2. Fruits et légumes "hors normes" ou "moches"
Les fruits et légumes qui ne correspondent pas aux standards esthétiques des grandes surfaces , c'est-à-dire qui ne sont pas "de la bonne taille" ou sont jugés "moches", sont très souvent refusés, non pas parce qu'ils sont de mauvaise qualité, mais à cause de leur apparence. Les consommateurs ont tendance à préférer les fruits "jolis" et "parfaits", ce qui contribue à ce rejet. Pourtant, ces produits sont tout aussi nutritifs et savoureux.
3. Emballages défauts, surproduction et "erreurs de casting"
D'autres raisons expliquent le déstockage, et elles n'affectent en rien la qualité du produit :
◦ Un emballage mal imprimé, une petite erreur de fabrication, ou un emballage légèrement griffé ou sali suite à un incident de transport peut rendre un produit invendable en circuit classique. Seules les conserves dont les bocaux ou boîtes sont ouverts peuvent présenter des risques sanitaires et ne sont pas revendues.
◦ Des changements de packaging fréquents pour des raisons marketing peuvent générer des invendus, même si le produit à l'intérieur est identique.
◦ La surproduction ou l'arrêt d'une référence contribuent également aux stocks excédentaires.
◦ Parfois, des innovations n'ayant pas trouvé preneur chez les distributeurs habituels se retrouvent en déstockage, offrant aux consommateurs curieux la chance de faire des découvertes à moindre coût.
Pourquoi cette réticence consommateur ?
La réticence des consommateurs à acheter des produits est souvent liée à des normes esthétiques établies par la grande distribution et à une méconnaissance des dates de consommation. Nombreux sont ceux qui associent "prix réduit" ou "apparence imparfaite" à une qualité inférieure ou à un risque, alors que ce n'est pas le cas pour la majorité des produits déstockés.
conclusion
En somme, le déstockage alimentaire est une méthode judicieuse pour faire des économies, accéder à des produits de qualité et adopter une consommation plus responsable. Accepter les produits déstockés, c'est reconnaître leur valeur intrinsèque au-delà de leur emballage ou de leur date, c'est contribuer activement à réduire le gaspillage et à soutenir une économie plus circulaire. Alors, pourquoi ne pas s'y mettre ?